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Affaire Karine : Krauth et Péroline de retour en forêt
mise en ligne le vendredi 11 octobre 2002

Le 2 août 2001 dans la forêt de Mouterhouse, sur les indications de Stéphane Krauth, les gendarmes mettaient au jour le cadavre en partie calciné de Karine, à peine dissimulé sous les branches d’un sapin. Quatorze mois plus tard, le meurtrier présumé de la jeune lycéenne et son ex-compagne Péroline, elle-même mise en examen pour ’modification des lieux d’un crime>, ont scellé leurs retrouvailles judiciaires sur ce petit sentier proche de Bitche.


BITCHE (forêt de Mouterhouse).- Ce n’est pas à bord de leur Mazda blanche, mais dans une fourgonnette de gendarmerie, ceints d’un gilet pare-balles et sous haute protection policière (lire ci-contre), que Stéphane Krauth et Péroline se sont transportés hier dans cette forêt de sinistre mémoire. Organisée une semaine après une nouvelle confrontation entre les deux concubins, cette reconstitution n’a, de l’avis général, apporté aucun élément nouveau. "On nous a montré où mon client s’était arrêté, l’endroit où le corps avait été déposé. Je crois qu’on aurait pu s’en passer", ont commenté en quittant les lieux Mes Dominique Boh-Petit et Marial Gagneux, défenseurs de Stéphane Krauth.

"Péroline conteste avoir mis le feu, Krauth affirme le contraire. Rien de neuf... Pour ma part, je considère que la séquestration suivie de mort est établie", a résumé Me Roger Wourms, avocat de la famille de la victime (partie civile). Et Me Frédérique Loescher-Lorioz d’ironiser sur les "trous de mémoire" de l’ancien petit ami de sa cliente. Bref, l’instruction suit son cours mais semble tourner à vide. Maigre apport : la reconstitution a tout de même permis d’établir que cette nuit du 22 juillet, le corps de Karine avait été traîné sur une cinquantaine de mètres, entre la voiture et les frondaisons.

La piste du deuxième homme

Pour le reste, Péroline - enceinte de six mois - a répété ce qu’elle avait dit une semaine plus tôt dans le cabinet du juge : "Je me souviens avoir tenu les bouteilles d’essence pendant qu’il [Krauth] les versait. Mais je n’ai pas mis le feu, c’est lui qui l’a mis". Hier, le juge lui a rappelé sa description morbide de la crémation, au début de la procédure. "C’est Stéph’ qui m’a tout raconté", aurait-elle répliqué.

Lors de la même confrontation, Krauth avait livré un récit opposé : "J’ai mis les pleins phares, on est partis tous les deux vers le corps. Quand je l’ai vu, je me suis senti mal. Péroline est partie avec les bouteilles d’essence. Elle les a versées sur le corps et y a mis le feu avec mon briquet. Il y a eu une grande flamme. Péroline a failli flamber avec. Elle est partie à toute vitesse et nous avons repris la route".

Lui aussi est resté hier arc-bouté sur ses positions. "Avez-vous violé Karine ?", lui demanda Me Wourms, qui dut se contenter en retour d’un "non" laconique.

Et maintenant ? Le juge semble disposé à poursuivre ses investigations, la défense ayant, en particulier, sollicité une confrontation avec "l’ami> que Stéphane Krauth avait d’abord mis en cause lors de son premier interrogatoire. Le magistrat instructeur pourrait ainsi réentendre les témoins qui, dans leur déposition respective, ont laissé entendre que deux hommes se trouvaient à bord de la Mazda, le jour de la disparition de Karine. Le juge aurait fait réaliser à cet effet une planche de photographies de plusieurs jeunes Bitchois, afin de leur soumettre.

 

Nicolas BASTUCK
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