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Sous haute protection
mise en ligne le vendredi 11 octobre 2002


Tout est calme dans la forêt de Mouterhouse. Un soleil automnal commence à percer. Il est 9h30 ce jeudi 10 octobre. Soudain, une agitation inhabituelle envahit la petite route ombragée, dans une zone à mi-chemin entre Bitche et Mouterhouse. Trois bus de gendarmes mobiles s’arrêtent sur l’asphalte. Puis c’est un ballet de voitures bleues. Un peu plus loin, un chemin de terre, en pente douce, part sur la gauche de la chaussée. Au bout, de hauts buissons forment comme un cul-de-sac. Et dans les fourrés, à droite : l’endroit où le corps de Karine a été retrouvé en partie calciné le 2 août 2001.

En quelques minutes, les gendarmes déploient un imposant dispositif d’une centaine d’hommes. La forêt de Mouterhouse est sous contrôle dès 10 h en vue d’une reconstitution prévue à partir de 14h30. Dans un rayon de deux kilomètres autour du lieu de la crémation, plus personne ne pourra pénétrer dans le cercle, jusqu’à 17 h. Une nuée de journalistes est tenue soigneusement à l’écart. Fabrice, le frère de Karine, est là aussi. En habit vert. Mais il restera en dehors du périmètre interdit, évitant tout incident.

Un fourgon cellulaire transportant Stéphane Krauth arrive en tout début d’après-midi avec une escorte de deux véhicules et de motards. La Mazda blanche est également acheminée sur place. Péroline passe les barrages peu après, dans un véhicule de gendarmerie. Une heure plus tard, le juge d’instruction, le procureur de la République, les avocats s’enfoncent sur la petite route forestière. Tout peut donc se mettre en place. Pour le magistrat instructeur, après l’épisode de la zone industrielle, il s’agit de connaître la suite, forcément plus morbide, de cette affaire.

Que s’est-il passé dans cette forêt du Pays de Bitche ? Une certitude : Stéphane Krauth et Péroline sont revenus ensemble à proximité du corps sans vie de la lycéenne bitchoise. Ensuite, les versions divergent sévèrement. Hier après-midi, les deux principaux mis en examen, tous deux vêtus d’un gilet pare-balles, ont mimé des gestes, des déplacements. Qui a brûlé le corps de la victime ? Stéphane Krauth accuse Péroline. La jeune femme retourne l’accusation sur son ex-compagnon. Deux heures plus tard, tous les acteurs de la reconstitution quittent les lieux. Pour les avocats : pas vraiment d’éléments nouveaux. La vérité sur les dernières heures de Karine est toujours en grande partie camouflée dans un sous-bois, entre Bitche et Mouterhouse.

 

Stéphane MAZZUCOTELLI
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