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Krauth à Bitche ce soir : reconstitution déterminante
mise en ligne le jeudi 20 juin 2002

Ce soir, le périmètre autour du tronçon de route cabossé où disparut Karine Schaff le dimanche 22 juillet 2001 va être bouclé. Un imposant dispositif de gendarmerie sera déployé pour protéger la reconstitution des faits en présence de Stéphane Krauth. Un nouvel acte de procédure qui pourrait être déterminant.


Retour sur les lieux de la disparition de la jeune Karine aujourd’hui pour Stéphane Krauth. Le présumé meurtrier de la jeune fille, actuellement incarcéré à Metz et mis en examen pour "meurtre accompagné, précédé ou suivi de viol", va être confronté aux témoignages qui tendraient à contredire la thèse qu’il a soutenue depuis son interpellation. Le dimanche 22 juillet 2001, alors qu’il roule sur la petite route de Bitche serpentant à travers la zone industrielle et reliant la ville à un hameau isolé, Stéphane Krauth, sous l’emprise d’une prise massive d’alcool et de cannabis, aurait percuté accidentellement Karine Schaaff à une vitesse qu’il évalue à 120-130 km/h.

Le vélo de l’adolescente avait été découvert abandonné sur le bas-côté. Sa dépouille calcinée, elle, avait été retrouvée jeudi 2 août sur les indications de Stéphane Krauth. Celui-ci n’est jamais revenu sur sa version des faits depuis.

Ce soir, à partir de 17 h 30, il s’agira donc de mesurer la solidité de la thèse qu’il soutient. Cette reconstitution, qui intervient après presque un an de procédure, devrait servir à recouper la multitude d’éléments recueillis par le juge d’instruction de Sarreguemines. Vincent Raffray, qui bute toujours sur les contradictions entre les aveux de Stéphane Krauth et les résultats des investigations, cherche notamment à préciser les circonstances de la collision qui s’est produite ce dimanche après-midi.

Les conditions de la collision

Le magistrat va devoir notamment vérifier la véracité de deux témoignages essentiels. Celui de ce chef d’entreprise allemand qui aurait vu à plusieurs reprises une Mazda 323 blanche, similaire à celle conduite par Krauth ce jour-là, rôder dans la zone industrielle de Bitche. Qu’y faisait-elle ? Celui encore de cet habitant du hameau qui prétend avoir vu la Mazda arrêtée sur le bord de la route, à l’endroit où se trouvait le vélo de Karine. Ce Bitchois déclare également qu’il a entendu deux claquements de porte à 15h30, qu’il a vu la voiture reculer à vive allure, accomplir un demi tour et disparaître. Il affirme aussi qu’il a tenté de poursuivre le véhicule sans parvenir à le rattraper et que, dans l’habitacle, il a pu distinguer deux silhouettes.

Comme cela s’est passé mercredi dernier, lors d’une "vue des lieux" sans doute destinée à préparer la reconstitution de ce soir, le juge d’instruction va également s’appliquer à reproduire les conditions de la collision en se basant sur les différentes expertises et, notamment, celles concernant les traces de freinage en biais, dirigées vers Karine. A moins qu’il n’y consente pas ou qu’il en soit dans l’incapacité, Stéphane Krauth sera amené à décrire précisément le moment où sa voiture a percuté Karine. Sa collaboration devrait être déterminante, même si, pour les parties civiles, "le doute n’est plus permis, les preuves étant suffisantes".

Hier, Me Wourms réaffirmait que "l’enlèvement suivi de mort est d’ores et déjà établi", mais qu’il "n’y avait pas de preuve absolue qu’il y avait eu viol". L’avocat de la famille Schaaff définira ses questions en fonction de l’évolution de cette nouvelle mesure d’instruction.

 

Thierry FEDRIGO
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