Logo Association

l’enquête sur plusieurs pistes
mise en ligne le jeudi 26 juillet 2001

150 témoignages sont parvenus rien qu’hier aux gendarmes détachés à Bitche sur l’affaire de la disparition de la jeune Karine. Tirés de cette masse d’informations, certains éléments pourraient s’avérer prometteurs.


Officiellement, "rien de nouveau" dans l’affaire de la jeune Karine, cette adolescente de 17 ans disparue dans des conditions aussi inquiétantes qu’énigmatiques, après avoir été renversée dimanche en vélo sur une petite route de la zone industrielle de Bitche. Pour autant, la cellule d’enquête mise en place à la brigade locale a engrangé hier une mine d’informations impressionnante de laquelle ils ont pêché quelques "pépites" qui pourraient bien les mettre sur la piste des ravisseurs, dans l’hypothèse où Karine aurait bien été enlevée. "Nous privilégions le scénario de l’agression après capture mais nous ne pouvons pas exclure totalement l’option de l’accident avec délit de fuite qui aurait mal tourné. Nous nous heurtons à cette obligation qui nous est faite de continuer à travailler sur ces deux fronts à la fois", expliquait hier une source proche de l’enquête.

Du côté du 57e RA

150 témoignages "de toute la France" sont parvenus rien qu’hier aux enquêteurs. "Il y a des choses intéressantes, des éléments qui méritent d’être vérifiés et d’authentiques tartufferies. Entre les radiesthésistes et ceux qui croient avoir vu ce qu’ils ne pouvaient voir, nous devons être très prudents. En même temps, vu le peu d’éléments dont nous disposons, nous ne devons rien négliger. Disons que nous sommes dans une phase de collecte du renseignement. À nous de séparer le bon grain de l’ivraie et d’exploiter sans délai, et par ordre de priorité, les informations les plus crédibles", ajoutait ce même interlocuteur. vdglkjhzkesjdhtglzeshd

Rien n’a filtré du tamis dans lequel les gendarmes passent méthodiquement les indications qui leur parviennent. Mais selon nos informations, un appel aurait particulièrement éveillé leur attention : celui du chef de corps du 57e régiment d’artillerie stationnant à Bitche. Cet officier supérieur aurait été avisé par l’un de ses subordonnés de l’absence de deux engagés volontaires, à l’appel des troupes de lundi. L’un était en permission, l’autre en quartier libre. Les deux auraient dû être à la levée des couleurs mais ils ne sont toujours pas rentrés au bercail. Bien sûr, il faut se garder de toute conclusion hâtive. Reste que la petite cellule qui s’intéresse plus particulièrement à la garnison a aussitôt pris en compte cet élément troublant.

Une voiture dans le Midi

Les gendarmes s’intéressent par ailleurs à la plainte qu’une jeune fille de la même génération de Karine aurait déposée il y a trois semaines à la brigade locale, après avoir été importunée en ville de façon insistante par des individus en voiture. De la même façon, le témoignage de ce jeune conducteur assurant avoir vu, il y a une quinzaine de jours, une Mazda "bleu ciel ou blanche" rôder près du golf de Roulhing avec deux individus à bord, a retenu toute leur attention. Les officiers de police judiciaire ont commencé par ailleurs à s’intéresser à quelques autochtones inquiétés par le passé pour des affaires à caractère sexuel. Enfin, une voiture correspondant au signalement aurait été vue hier dans le Midi, sans plus de précision.

Sur le chemin reliant la zone industrielle à l’entrée de "Bitche Camp" où Karine s’était engagée avant de disparaître, la portion de route où son vélo a été retrouvé a été "sanctuarisée" par des barrières et mise sous bâche. "Nos techniciens ont prélevé sur place de nombreux débris de carrosserie. Les traces de pneus retrouvées sur la chaussée ont également été exploitées mais nous voulons nous assurer qu’aucun indice ne nous a échappé", précisait hier un membre du groupe d’enquête. C’est pour cette raison que des techniciens du département "micro analyse des véhicules" de l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie Nationale de Rosny-Sous-Bois (IRCGN) étaient attendus dans la soirée dans le Bitcherland. Ce laboratoire avait déjà permis en début de semaine, à partir des débris collectés in situ, de remonter jusqu’à la marque de la mystérieuse voiture dans laquelle Karine aurait été embarquée ; vraisemblablement une Mazda 323, même si les hommes de la section de recherches de Metz préfèrent pour l’heure s’en tenir à un "véhicule de couleur claire de marque japonaise".

Hier, le maire de Bitche, Edmond Stenger, qui est aussi dans une autre vie procureur de la République de Strasbourg, résumait bien le sentiment général : "L’inquiétude grandit au fur et à mesure que le temps passe". En même temps, chaque jour qui se déroule apporte son lot d’éléments nouveaux.

 

Nicolas BASTUCK
retour

 
Page d'AcceuilArchives de presseL'ActualitéChroniquesPoèmesNotre associationNous contacter