L’émotion est toujours vive au Pays de Bitche après la disparition de Karine. Néanmoins, on se mobilise pour inciter d’éventuels témoins à se manifester auprès de la gendarmerie de Bitche (03 87 96 21 22).

Le choc de la nouvelle passé, quelques initiatives naissent ça et là parmi la population locale. La plus originale a été lancée hier par un groupe d’amis de Karine. À Reyersviller, village voisin de Bitche, Stéphanie et Hélène, copines de classes de la disparue, ont eu l’idée de créer un site internet. "J’utilise beaucoup le web mais je n’avais jamais monté un site. Des amis nous ont aidés. Nous sommes une bonne équipe désormais. La première page du site est terminée avec une fiche de signalement de Karine, une photo d’elle et de la voiture recherchée dans le cadre de l’enquête" explique Stéphanie. Dans sa chambre, la jeune fille pianote sur son clavier et revient sur cette sombre semaine après la disparition de Karine. "Nous avons appris la nouvelle lundi. Très vite, un groupe d’amis s’est réuni. On ne voulait pas baisser les bras. Il fallait faire quelque chose, se rendre utiles. Le fait d’être plusieurs nous permet de nous soutenir mutuellement" poursuivent Stéphanie et Hélène.

"Gentille, bosseuse, communicative"

L’objectif du site internet est de toucher le plus large public possible. "Nous attendons des témoignages de soutien. Nous allons reprendre des articles de presse. Ce serait bien d’avoir des informations d’autres personnes qui ont créé un site en cas de disparition. Cela nous aiderait à être le plus efficace possible."

La voix teintée d’une émotion bien compréhensible, les jeunes filles de Reyersviller décrivent Karine à l’image de ce que nous relations dans nos précédentes éditions. "Elle est gentille, discrète mais communicative. En classe, c’était une bosseuse." Même son de cloche du côté de Marie-Hélène et Sébastien qui ont enfourché leur scooter pour distribuer des affiches avec le signalement de Karine dans les villages alentours, les lieux publics, les églises, etc. "C’est dingue, je rentrais régulièrement à pied avec elle à la sortie du lycée, avant les vacances. Elle parlait souvent de son nouveau VTT. On avait même des projets de balades" lance Marie-Hélène.

La détresse de la famille

Chez les parents de Karine, la détresse est palpable. Des bribes de phrases sont ponctuées de long silence. Hier matin encore, une psychologue détachée par l’association d’aide aux victimes Proximité de Sarreguemines est venue soutenir le papa et la maman dans cette terrible épreuve. Fabrice, le frère de Karine, n’a pas eu le temps de voir la psy. Il a aussi rassemblé copains et copines pour l’aider à diffuser le portrait et le signalement de sa soeur.

Mardi soir, le groupe est allé jusqu’à Haguenau, s’est arrêté dans les restaurants, les zones commerciales... Le centre de Bitche n’a pas été oublié bien entendu. "Je repars dans une heure" confiait-il hier après-midi, le teint pâle mais le regard toujours déterminé à faire le maximum.