Dans son restaurant, face à la gare de Bitche, Roland Hoff tente de comprendre. Il retourne et retourne encore une carte détaillée du secteur de Bitche et ses forêts. "Nous avons cherché dans beaucoup d’endroits. Même moi qui connais bien le secteur, j’ai découvert des chemins forestiers ou des recoins boisés autour de Bitche", raconte le restaurateur bitchois.

Chez lui, Fabrice, le frère de Karine, et toute une équipe de jeunes du coin, avaient installé leur QG. C’est là, autour des tables où s’installent habituellement les clients, que le frère de la disparue et ses amis ont imaginé les diverses démarches à entreprendre pour participer activement aux recherches de la lycéenne disparue.

Mais hier, "tout s’est écroulé" pour Fabrice, sa famille et ses amis. "Fabrice voulait encore faire des recherches et contacter des entreprises. Mais je savais qu’il fallait arrêter. C’est moi qui lui ai appris la nouvelle : qu’un garçon avait été mis en garde à vue et qu’un corps devait être trouvé. C’était très dur", explique Roland Hoff.

Ancien adjoint à Bitche, M. Hoff avait connu Fabrice qui siégeait au sein du conseil des jeunes de la commune. "Un garçon extra. Nous sommes devenus très proches", poursuit Roland Hoff, les yeux rougis par la tristesse.

Le restaurateur s’est également rendu auprès des parents de Karine qui n’ont pas souhaité évoquer les événements d’hier et leur détresse devant la presse. "Le papa a accusé le coup. La maman ? Je vous laisse imaginer son désespoir", indique Roland Hoff, la gorge de plus en plus nouée par l’émotion.

Tout le monde a un mot de compassion pour les parents de Karine. Et dans le quartier résidentiel du Schellenthal, surplombant la ville, les voisins pensent aussi aux parents adoptifs de Stéphane Krauth : "Des gens biens, qui ont beaucoup donné pour ce fils qu’ils ont recueilli".