|
![]() |
"Un garçon solitaire, presque sauvage" Fils adoptif d’une famille honorablement connue à Bitche, Stéphane Krauth, 23 ans, venait d’être papa d’une petite fille âgée aujourd’hui de trois mois. Ceux qui l’ont côtoyé le présentent comme un garçon "solitaire", souffrant de "troubles sérieux du comportement".
Très affecté en apprenant que l’un de ses anciens élèves venait d’être mis en cause dans la mort de Karine, l’abbé Aloyse Schaff, directeur des études au lycée Saint-Augustin, se souvient de Stéphane Krauth, scolarisé dans cet établissement privé jusqu’en 1997. "Élève en terminale ES, il avait échoué au bac. Après, nous n’avons jamais plus entendu parler de lui". Et pour cause : Krauth avait quitté Bitche en 1998 pour aller s’installer en Alsace, à Haguenau d’abord, puis à Mulhouse où il vivait de petits boulots que lui fournissaient diverses agences d’intérim avec lesquelles il était en contact. Né en 1978, le meurtrier présumé de Karine partageait depuis quelques années sa vie avec une enfant du pays, une jeune Bitchoise avec laquelle il venait d’avoir une petite Léa, âgée aujourd’hui de trois mois. Krauth envisageait d’ailleurs de revenir en Moselle pour y trouver du travail. Ainsi, sa Mazda 323 était-elle toujours immatriculée dans le 57, son propriétaire ne croyant pas devoir changer de carte grise, dans l’attente de son retour chez lui. Abandonné deux fois Recueilli à la naissance, ce garçon réputé "solitaire", "presque sauvage", a été abandonné deux fois avant d’être adopté à l’âge de quatre ans par une famille Bitchoise honorablement connue - père ingénieur dans la métallurgie allemande, mère au foyer - installée dans le quartier huppé du Schellenthal, sur les hauteurs de Bitche. "Des gens très biens, discrets mais sympas", témoigne une voisine. "Ce jeune ne manquait de rien, surtout pas d’affection. Ses parents adoptifs le considéraient comme leur propre fils", indique encore un autre habitant du quartier, lequel tient à exprimer sa "compassion" pour ses voisins. "On voyait souvent Stéphane promener son chien, moins depuis qu’il s’était établi en Alsace. Il ne disait pas bonjour mais il est vrai qu’il n’était guère communicatif", poursuit un autre riverain. Tous, dans le quartier, se disent consternés par la mise en cause d’un des leurs dans la disparition dramatique de Karine, autre enfant du pays. "Ce n’est pas une, mais deux familles qui sont plongées ce soir dans l’affliction. Et toute une région qui, du coup, s’en trouve traumatisée". |
||
|