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Les confidences du père de Krauth
mise en ligne le samedi 8 septembre 2001

Très dépressif, Stéphane Krauth, principal suspect dans l’affaire de la mort de la jeune Karine, aurait envisagé de mettre fin à ses jours. Son père adoptif s’est confié au Républicain Lorrain.


Les surveillants de la maison d’arrêt de Metz-Queuleu où Stéphane Krauth est écroué depuis le 2 août ont saisi dans sa cellule une lettre d’adieu rédigé de sa main. L’administration pénitentiaire a aussitôt décidé de rompre l’isolement dans lequel il était enfermé en lui adjoignant un codétenu. "Stéphane ne sort pas de sa cellule, il est seul au monde", a témoigné hier son père adoptif qui lui rend visite chaque semaine avec son épouse. Pour la première fois, M. André Krauth, éloigné provisoirement de Bitche "où la pression est trop forte", a accepté de se confier. "Nous compatissons à la douleur de la famille de Karine, bien sûr, mais nous souffrons nous aussi dans notre chair. Ma femme et moi aurions bien besoin d’un soutien psychologique mais de nous, tout le monde se fout. Pour l’opinion, nous sommes la famille de l’assassin, un point c’est tout..."

Le père de Stéphane, ingénieur en Allemagne, ne cherche pas à disculper son fils mais tente de comprendre ce qui a pu le conduire à commettre l’irréparable. "Il maintient qu’au départ c’était un accident, qu’il n’y a pas eu préméditation et je le crois. C’est terrible ce qui a pu se passer après mais Stéphane ne veut pas payer pour ce qu’il n’a pas fait", plaide-t-il sans plus de précision. Le père du meurtrier présumé de Karine relate avec pudeur ses visites en prison : "Nous parlons de tout et de rien. Hier, Stéphane semblait anéanti, se plaignant d’avoir déjà été condamné par les médias sans avoir pu se défendre devant un tribunal".

Péroline, sa concubine avec qui il a eu une petite fille, n’est pas autorisée à communiquer avec lui. La mère de la petite Léa sera entendue lundi par le juge d’instruction qui pourrait décider de la mettre en examen pour "dissimulation de preuves" ou "modification des lieux d’un crime en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité". "Nous ne la connaissons [Péroline] que depuis quelques mois, nous ne pouvons rien en dire. Nous lui rendons visite en même temps qu’à Stéphane, ne serait-ce que pour avoir des nouvelles de la petite", commente M. Krauth. "C’est une croix que nous portons et nous la porterons seuls jusqu’au bout", poursuit-il, la voix étranglée par l’émotion.

Le père de Stéphane évoque encore la personnalité de son fils, abandonné à la naissance par sa mère puis retiré de sa première famille d’accueil pour mauvais traitements. "Nous l’avons eu à quatre ans mais il n’a jamais vraiment accepté d’être adopté. Il nous disait toujours qu’à l’école il était le seul à ne pas avoir de vrais parents, que nous aurions mieux fait de le laisser à la DDASS, qu’au moins là il aurait eu des copains avec qui parler. Nous avons essayé de faire quelque chose de lui mais cette obsession le rongeait. Nous sommes même allés voir un exorciste mais il n’est pas parvenu à faire sortir ce qu’il y a en lui", témoigne M. Krauth. Qui ne nie pas que son fils pouvait se montrer violent, notamment avec sa jeune concubine.

Stéphane Krauth devrait être entendu à nouveau jeudi par le juge, assisté de son avocat, Me Martial Gagneux.

 

Nicolas BASTUCK
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