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Krauth sans Péroline de retour aux assises
mise en ligne le jeudi 9 février 2006

Ouverture, demain à Nancy, du second procès de Stéphane Krauth, qui a fait appel de sa condamnation à perpétuité pour le viol et le meurtre de la jeune Karine Schaaff. Son ancienne concubine Péroline Garino, qui termine de purger sa peine, sera entendue comme simple témoin.


Ce ne sont pas neuf mais douze jurés qui, à compter de demain à Nancy, devant la cour d’assises d’appel de Meurthe-et-Moselle, rejugeront Stéphane Krauth. Comme à Metz où, pour les mêmes faits, il avait été condamné le 22 octobre 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité (assortie d’une période de sûreté de 22 ans), l’accusé, âgé aujourd’hui de 27 ans, devra répondre de "l’enlèvement", de la "séquestration" et du "viol suivi de mort" de la jeune lycéenne Karine Schaaff, dont la dépouille en partie calcinée avait été exhumée le 2 août 2001, dans une forêt proche de Bitche, sur les indications de l’auteur présumé.

Sa compagne Péroline Garino, qui l’avait aidé à brûler le cadavre à l’essence et à faire disparaître certains éléments matériels, en revenant à deux reprises sur les lieux du crime, le 22 juillet 2001, jour des faits, et le lendemain à nouveau, ne sera pas dans le box. Condamnée à Metz à trois ans d’emprisonnement pour "destruction ou altération d’objets de nature à faciliter la découverte d’un crime", la jeune femme, qui purge sa peine à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) où elle a accouché d’un troisième enfant, peu après son incarcération, n’a pas fait appel. Elle devrait, malgré tout, être entendue en milieu de semaine prochaine, toujours détenue mais en qualité de témoin.

Comme la première fois, Stéphane Krauth plaidera la thèse de "l’accident". Me Alexandre Bouthier assurera à nouveau sa défense, aux côtés de Me Luc Girard, qui se substitue à Me Dominique Boh-Petit. La défense, qui espère des débats moins "passionnés" qu’à Metz, attend beaucoup, pour étayer sa thèse, de la "contre-expertise médico-légale" qu’elle a fait réaliser depuis le premier procès. Mes Bouthier et Girard souhaitent également insister sur la "personnalité" de leur client, son "enfance cabossée" (deux abandons, une généalogie troublée) et les "troubles du comportement" qui, selon eux, en découlent. Vingt témoins et une douzaine d’experts seront appelés à la barre jusqu’au verdict, attendu le vendredi 17 février.

"On ne laissera rien passer"

Le procureur général de Nancy en personne, Gilles Lucazeau, revêtira la robe de l’avocat général. Même si les médecins-légistes n’ont pu établir matériellement que Karine avait été violée, vu l’état de son cadavre, l’accusation estime qu’un certain nombre de "présomptions" - la malheureuse avait notamment été retrouvée déchaussée et à demi-dévêtue - permettent d’établir la réalité de ce crime. De même le ministère public s’appuiera-t-il sur les expertises automobiles pour démonter la thèse accidentelle.

Les parents de la victime et son frère aîné, parties civiles, ont eux aussi changé d’avocat. Conseillés en première instance par Me Roger Wourms, du barreau de Sarreguemines, ils seront défendus cette fois par un "ténor" régional, Me Gérard Welzer, qui fut notamment l’avocat de Bernard Laroche dans l’affaire Grégory. "Nous allons tenter de faire vivre Karine tout au long des débats, indique Me Welzer. Seul Krauth connaît la vérité dans ce dossier particulièrement odieux. Or, depuis le début, il n’a cessé de mentir. C’est pourquoi nous ne laisserons rien passer".

 

Nicolas BASTUCK
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