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À nouveau maman Péroline pourrait renoncer à son appel
mise en ligne le mardi 19 avril 2005

La jeune femme, qui purge depuis le 22 octobre 2004 une peine de trois ans d’emprisonnement pour "destruction de preuves" dans l’affaire du meurtre de la jeune Karine Schaaff, vient d’accoucher de son troisième enfant.


Détenue depuis six mois à la maison d’arrêt de Strasbourg, Péroline Garino, âgée de 23 ans, a mis au monde une petite fille à l’hôpital Haute-Pierre où elle avait été transférée en urgence après les premières contractions, vendredi dernier. Prénommé Joanna, le bébé est en bonne forme, de même que sa mère qui pourrait quitter l’hôpital dans la journée. La jeune femme, qui sera immédiatement réincarcérée, a manifesté le désir de garder l’enfant auprès d’elle. Elle devrait être affectée rapidement dans un établissement pénitentiaire doté d’une pouponnière, vraisemblablement Fleury-Mérogis. La loi permet en effet aux détenues qui accouchent en prison de garder leur bébé jusqu’à ce que celui-ci ait atteint l’âge de dix-huit mois.

Avant son placement en détention, Péroline était déjà maman de deux enfants : la petite fille qu’elle a eue avec Stéphane Krauth - condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le "viol" et "l’enlèvement suivi de mort" de Karine - est placée dans une famille d’accueil de la région ; le petit Jérôme, né d’une autre liaison aujourd’hui terminée, a été confié à un centre de l’Aide sociale à l’enfance. "Péroline a été privée de ses droits civiques, civils et de famille mais n’a pas été déchue de l’autorité parentale. Elle peut voir ses enfants en prison", précise son avocate, Me Frédérique Loescher-Lorioz.

"Entravée au lit"

Le papa du nouveau né, plombier au chômage, s’est ému des conditions dans lesquelles sa compagne a mis son bébé au monde. "Péroline a accouché sans les menottes. En revanche, elle a été entravée aussitôt après avoir regagné sa chambre, la cheville gauche accrochée aux barreaux de son lit", témoignait-il hier. "Elle ne pouvait plus bouger et a très mal vécu cette humiliation, d’autant plus inutile que deux policiers sont en faction nuit et jour devant sa porte", s’indignait-il. Il y a quelques mois, l’accouchement sous entraves d’une jeune détenue de la région parisienne avait suscité un tollé, à telle enseigne que le garde des sceaux avait interdit cette pratique. Mais le menottage est toujours possible lors d’une hospitalisation.

Une circulaire récente de la chancellerie prévoit même que le maintien des entraves et la présence de surveillants puissent être imposés à un détenu durant un examen médical.

Péroline, qui avait comparu enceinte lors de son procès, pourrait se désister de l’appel qu’elle avait formé au lendemain de sa condamnation. La jeune femme envisage en effet de déposer dans les prochains mois une demande de libération conditionnelle. Or, cette mesure n’est possible que lorsque la condamnation est définitive et il n’est pas certain qu’un second procès - Stéphane Krauth a lui aussi fait appel - puisse encore se tenir cette année.

 

Nicolas BASTUCK
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