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La PJ doit éclaircir le retour de Krauth à la maison d’arrêt
mise en ligne le mercredi 27 octobre 2004

Le Parquet prend très au sérieux les accusations de violences lancées après le retour de Stéphane Krauth à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu. La PJ a entendu hier les surveillants qui s’apprêtent à contre-attaquer en diffamation.


Une partie des surveillants de la maison d’arrêt de Metz, qui ont porté plainte pour injures et violences contre Stéphane Krauth, a été entendue hier dans les locaux de la police judiciaire. Les CRS de la compagnie de Meurthe-et-Moselle, chargés du transfert depuis le tribunal, devraient être également auditionnés très rapidement. Leur version sur les événements qui se sont déroulés vendredi soir au greffe de la prison diffère totalement des faits dénoncés par Krauth. Le jeune homme qui venait d’être condamné à la réclusion à perpétuité pour l’enlèvement, le viol et le meurtre de Karine Schaaff, en juillet 2001 à Bitche, a pu raconter les sévices, qu’il déclare avoir subis, dès dimanche soir aux policiers. Sa déposition a été recueillie dans un temps record, preuve que les autorités ne veulent pas laisser planer le doute.

Stéphane Krauth s’est, semble-t-il, remis de ses émotions. "Je l’ai vu ce matin (hier), il va bien", indique son conseil, Mme Dominique Boh-Petit. "Il a été expertisé par un médecin légiste et des photographies ont été faites de ses blessures. Je suis curieuse de voir le certificat médical... Mais il a enfin eu l’impression d’avoir été entendu. Il a ressenti que cela se passait autrement que l’histoire du carrelage". Voici un an, Stéphane Krauth s’était déjà plaint d’avoir été agressé avec un morceau de carrelage et d’avoir reçu un jet d’eau de javel sous la douche. Le dossier n’avait pas connu de suite.

Intervention légitime

"Ce qui est terrifiant, c’est de voir la haine extraordinaire qu’il a pu canaliser", souligne Me Boh-Petit, considérant que les violences de vendredi "illustrent" sa plaidoirie aux assises (elle avait évoqué "la tension" autour du procès, ndlr) : "Je n’ai rien exagéré !"

Les surveillants se disent pour leur part "très confiants". Ils n’ont aucun doute sur la légitimité de leur intervention certes musclée mais face à un détenu qui s’est "violemment rebellé". Le délégué CGT, Carlo Di Egidio, explique d’ailleurs : "Dès qu’il est descendu du camion, on a tout de suite vu que ça ne blaguait pas avec l’escorte. Il n’avait plus le visage angélique qu’on venait de voir à la télévision. C’était cauchemardesque ! Il a réclamé son avocat en menaçant de porter plainte". Outre les procédures déjà engagées, le personnel pénitencier attend désormais que l’enquête soit menée à son terme pour contre-attaquer. "C’est une affaire tout à fait mensongère, éhontée, c’est de la diffamation pure et simple !" s’insurge l’avocat, Me Alain Stinus. "En arrivant à la prison, Krauth a craqué. Il venait d’écoper du maximum, cela peut se comprendre... Mais c’est inadmissible vis-à-vis du personnel pénitencier qui n’a fait que son travail dans une situation extrême".

Stéphane Krauth devrait changer de prison dès aujourd’hui.

 

Olivier SIMON
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