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Stéphane Krauth : retour mouvementé à la prison
mise en ligne le lundi 25 octobre 2004

Le retour de Stéphane Krauth à la prison de Metz après sa condamnation à la perpétuité par la cour d’assises a été mouvementé vendredi soir. Le personnel pénitencier porte plainte, dénonçant des violences commises par le détenu. Pour les avocats de Krauth, la version des faits est totalement opposée.


Huit surveillants de la maison d’arrêt de Metz-Queuleu portent plainte contre Stéphane Krauth après son retour du tribunal de grande instance, vendredi soir. Son escorte est entrée dans la cour d’honneur de la prison à 20 h 15, suivie du fourgon qui transportait son ancienne compagne, Péroline Garino. La jeune mère a intégré sa cellule en une petite dizaine de minutes après s’être astreinte aux formalités réglementaires. En revanche, il a fallu deux heures pour réintégrer Stéphane Krauth. Le jeune homme aurait copieusement insulté et violenté les fonctionnaires. "En cinq ans à Metz je n’ai jamais vu ça !", s’indigne Carlo Di Egidio, délégué CGT. "Parfois il y a des tensions, mais nous n’en étions jamais arrivés à ce point ! Dès qu’un policier lui a enlevé les menottes, il a essayé à deux reprises de mettre un coup de tête dans une vitre du greffe. Et il a fini par lever la jambe et la main pour frapper les surveillants à la fouille. Tous les effectifs disponibles ont dû intervenir pour réussir à le maîtriser". Le directeur adjoint de l’établissement et un médecin ont parlementé de longues minutes avec le détenu, dans un local de transition, pour lui éviter un passage en cellule de prévention (quartier disciplinaire, ndlr). "Un rapport d’incident a été dressé", précise le délégué syndical. "Habituellement tout se passe bien", commente Carlo Di Egidio. "Quoi que les gens aient commis, chacun sait que l’autre fait son boulot."

La version des avocats

Les avocats de Krauth livrent une version des faits totalement opposée. "Nous sommes allés voir samedi après-midi notre client au parloir de la maison d’arrêt", relatent Me Alexandre Bouthier et Dominique Boh-Petit. "Nous l’avons vu arriver en boitant, avec une bosse au visage, des hématomes, un oeil au beurre noir et des traces rouges aux poignets. Il nous a dit que les gardiens l’avaient "massacré", rapportent-ils. "Une première altercation aurait eu lieu au greffe d’arrivée. Notre client affirme avoir été frappé et reconnaît effectivement s’être défendu en crachant. Il aurait subi ensuite d’autres brimades et insultes à la fouille à corps et ses vêtements auraient été arrachés. Il aurait ensuite été entravé aux pieds et aux poings et à nouveau battu. Les choses se seraient calmées après l’intervention d’un sous-directeur. Aucune mesure de placement préventif au quartier disciplinaire (mitard) n’a été décidée. Stéphane Krauth a pu voir un médecin qui lui a prescrit un calmant". Les avocats de Krauth ont indiqué qu’ils allaient porter plainte et demander la saisie des effets de leur client. "Aussitôt après le verdict, nous sommes allés le voir dans les geôles du palais. Il pleurait à chaudes larmes, vomissait tripes et boyaux et semblait prostré. On ne voit pas comment il aurait pu trouver la force de se rebeller dans ces conditions", déplore Me Bouthier.

 


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