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"Rien n’est clair" pour les avocats de Krauth
mise en ligne le samedi 23 octobre 2004

Les avocats de Krauth ont évoqué "l’irrationalité" d’un dossier où "subsistent de nombreuses zones d’ombre". Et tenté de faire partager leurs "doutes" aux jurés.


 
"Pour condamner un homme, il faut des certitudes. Est-ce que tout est clair dans votre esprit ? Beaucoup trop de questions subsistent pour une peine d’exclusion !". Durant deux heures, les avocats de Stéphane Krauth, "horrifiés" par la lourdeur des réquisitions, ont tenté de "remonter la pente" en faisant partager leurs "doutes" aux jurés. Dans une plaidoirie très en rupture, Me Alexandre Bouthier a dénoncé le caractère "irrationnel" d’une affaire "où rien n’est normal depuis le début". "La justice du XXIe siècle me fait peur. Ce qui m’effraie le plus, c’est le peu de cas fait à la défense, qui insupporte quand elle émet un doute, que l’on juge violente dès qu’elle ose porter la contradiction. Face à une telle pression de l’opinion publique, la recherche de la vérité est-elle encore possible ?". Me Bouthier éreinte "ces experts qui ont perdu toute mesure". Le Dr Momper est étrillé : "Les gens qui n’ont que des certitudes et un avis sur tout m’inquiètent. Remarquez, tel le bon vin, ce légiste s’est bonifié avec le temps, "excluant" d’abord que la mort de Karine ait pu procéder d’un accident avant de juger cette hypothèse "peu probable" puis "sans doute peu probable" !".

"Matraqué par la vie"

Me Dominique Boh-Petit dénonce à son tour "l’anormalité" du dossier. "Pourquoi toute cette tension, tous ces CRS ? Quand je me rendais à la prison, on me disait : "Tiens, vous venez voir le monstre ?". Quand j’invoquais la présomption d’innocence, on me riait au nez. Dès la première comparution, le juge d’instruction a dit à mon client : "Vous êtes un menteur, je ne vous croirai jamais !". Stéphane Krauth a pourtant été interrogé dix-neuf fois et à chaque fois, il a livré la même version (...). Personne, pas même les experts, n’a su dire si la collision était volontaire ou non. Nul ne sait, aujourd’hui encore, comment Karine est décédée". L’avocate s’interroge : "Si la victime fut embarquée vivante, comme on voudrait nous le faire croire, comment se fait-il que l’on n’ait retrouvé sur elle aucune trace de griffure, aucun hématome ? Une jeune femme que l’on séquestre et que l’on viole tente au moins de se défendre. Un corps à corps se produit forcément !".

Me Boh-Petit dépeint longuement cet accusé "matraqué par la vie" contre lequel une "peine de fin de vie sociale" est requise. "La perpétuité est réservée aux grands criminels, dans des dossiers où le doute n’a plus sa place. Sachez regarder cette affaire sans vous laisser submerger par la passion. Une vie manque cruellement, n’en excluez pas une deuxième !".

 

Nicolas BASTUCK
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