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Karine : quatre "psys" pour affiner le portrait des accusés
mise en ligne le lundi 18 octobre 2004

Le procès de Stéphane Krauth et de son ex-compagne, Péroline Garino reprend ce matin devant la cour d’assises de la Moselle avec l’audition des psys et des enquêteurs judiciaires.


Psychiatres et psychologues viendront évoquer aujourd’hui le profil des deux accusés, dont l’itinéraire très contrarié a commencé à se dessiner, vendredi, avec l’audition de leurs parents respectifs (RL du samedi 16 octobre). Dans le rapport qu’ils ont remis au juge d’instruction, les psychologues Malika Merzougui et Claude Thernier ont dépeint Stéphane Krauth comme un être doué d’une "intelligence normale> mais présentant un "détachement affectif voisin de l’indifférence> et une "tendance à l’inadaptation sociale>. Mettant au jour une "fracture [psychologique] précoce marquée par une généalogie troublée>, les deux experts ont diagnostiqué un "déséquilibre mental> et décrit une "personnalité borderline [limite]" sans, pour autant, déceler de "pulsions criminelles ou sexuelles" signifiantes. Ils n’ont relevé "aucune amorce de remise en cause" ni "sentiment de culpabilité", le sujet s’étant installé, selon eux, dans "des conduites défensives de déni" l’empêchant "d’assumer la conséquence de ses actes".

Concernant Péroline, les experts ont pointé plusieurs "similitudes" avec son ancien fiancé. Vivant dans un "sentiment constant d’abandon" et sujette à de "graves carences affectives", la jeune femme se trouverait dans "l’impossibilité de développer sa maturité". La liaison qu’entretenaient les deux concubins est également analysée. Leur "vécu commun" - l’abandon par la mère - aurait servi "d’élément fondateur" à cette relation fonctionnant "en miroir", chacun pouvant tour à tour "manipuler et influencer l’autre", servir de "victime ou de bourreau".

"Illusions partagées"

Plus inquiétant : les psychiatres parisiens Serge Bornstein et Daniel Sagury, qui avaient pointé chez Stéphane Krauth un "détachement affectif" et une "souffrance identitaire" liée aux particularités de son histoire, ont retrouvé chez lui la trace de "comportements psychopathiques". Scrutant sa relation sentimentale avec Péroline, les médecins ont, comme les psychologues, décrit une "relation complexe fondée sur (...) un mouvement d’emprise de l’un sur l’autre". "Tous deux étaient bien trop immatures et déséquilibrés pour mener le projet familial réparateur dont ils croyaient partager les illusions", concluaient-ils.

L’audition de ces spécialistes devrait permettre d’éclairer le jury. La cour entrera ensuite dans le vif du sujet avec l’évocation des faits proprement dits, les expertises de police technique, les déclarations et dénégations de Stéphane Krauth et les accusations à géométrie variable de sa coaccusée. Proches de la victime et témoins de la journée du 22 juillet 2001 - date de la disparition de Karine - seront entendus mardi et mercredi, avant l’interrogatoire des deux accusés, le réquisitoire et les plaidoiries.

Verdict vendredi.

 

Nicolas BASTUCK
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