Logo Association

Affaire Karine : "un accident" selon la défense
mise en ligne le jeudi 18 septembre 2003

Les avocats de Krauth plaideront ce matin devant la cour d’appel de Metz un non-lieu pour les faits de "viol" et de "séquestration suivie de mort" et demanderont leur requalification en "homicide involontaire par imprudence". Tollé chez les parties civiles.


"Un enchaînement dramatique de circonstances consécutives à un banal accident de la circulation" : les avocats de Stéphane Krauth plaideront ce matin à Metz devant la chambre de l’instruction la requalification des faits imputés à leur client, mis en accusation par le juge d’instruction sarregueminois Vincent Raffray et renvoyé le 28 juin dernier devant la cour d’assises pour "l’enlèvement ou la séquestration suivis de mort" et le "viol" de Karine Schaaf, le 22 juillet 2001 à Bitche. Mes Dominique Boh-Petit et Luc Girard demanderont à la cour de prononcer un non-lieu pour ces deux crimes, estimant que les faits peuvent s’analyser comme un "homicide involontaire" consécutif à une "imprudence", en l’espèce l’absorption d’une forte consommation d’alcool et de cannabis. Mes Boh-Petit et Girard demanderont en outre la remise en liberté de leur client, en détention provisoire depuis vingt-six mois.

Dénonçant une "construction intellectuelle" qui ne repose sur "aucun élément matériel, aucune donnée objective, aucune constatation scientifique, aucun témoignage probant et aucun aveu sérieux" du mis en cause, la défense accuse le juge de "pratiquer à loisir le tri sélectif", écartant selon elle certains éléments du dossier pour n’instruire "qu’à charge". "Ce n’est pas la recherche de la vérité qui a été privilégiée mais, au contraire, la constitution d’un puzzle permettant d’aboutir à une démonstration toute faite", soutiennent les avocats, qui n’hésitent pas à comparer l’ordonnance du juge à un "roman feuilleton".

"Hypothèses contre hypothèses"

Témoignages, expertises techniques, conclusions médico-légales... : point par point, la défense affirme être en mesure de démonter les "hypothèses" du juge, en construisant d’autres et réfutant toute préméditation, tout acte volontaire, rejetant "catégoriquement" l’incrimination de "viol", étrillant au passage les déclarations de Péroline et leur "manque total de crédit". "L’absence de vêtements sur le bas du corps de Karine ne suffit pas à caractériser le viol", plaideront les avocats, laissant entendre qu’après avoir "traîné le corps" de la victime avant de l’incinérer, Stéphane Krauth a pu déshabiller en partie la victime pour ne pas laisser d’indices. Sur l’accident, la défense tentera de démontrer que Krauth roulait "bien plus vite" que la vitesse retenue par les experts (entre 30 et 40 km/h), pointant les "contradictions" de certains témoignages, mettant en cause la validité des constatations des techniciens de l’IRCGN et affirmant qu’"aucune certitude ne peut être tirée de [leurs] conclusions". "Rien, dans les travaux des experts, ne permet de dire que le choc du véhicule de notre client avec la bicyclette de Karine Schaaf ait été volontaire, l’ensemble des constatations matérielles permettant au contraire de penser qu’il s’agit d’un dramatique accident de la circulation, causé par un automobiliste hors d’état de conduire en raison de l’altération de ses facultés", soutenait hier Me Boh-Petit, reprenant les éléments du "mémoire" qu’elle et son confrère développeront ce matin devant la cour.

 

Nicolas BASTUCK
retour

 
Page d'AcceuilArchives de presseL'ActualitéChroniquesPoèmesNotre associationNous contacter