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Etre parents de Victime
mise en ligne le mardi 30 avril 2002


Un des buts de cette association est d’informer le plus grand nombre de personnes sur ce que l’on apprend, découvre, ressent, lorsque l’on est un contribuable honnête, protégeant de son mieux sa famille.

On n’avait pourtant pas l’impression de vivre sur une autre planète, on savait que la drogue était venue jusqu’à Bitche, on parlait de la Vie avec nos enfants, on était content d’avoir réussi à leur inculquer les valeurs de la vie, du travail bien fait. Avoir deux enfants, après quatre ans de mariage, une fille et un garçon, c’est le rêve. Toujours entourés, ne sortant jamais seuls la nuit, on pensait que rien ne pouvait leurs arriver. Et pourtant...

Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir jusqu’à l’enlèvement de Karine vécu sur une autre planète. Nous avons essayé d’avoir une vie saine, travaillant pour nos enfants, leur montrant que l’on peut tirer plaisir et fierté du résultat d’un travail bien fait. Me sentant protégée en voyant les douaniers ou la gendarmerie "faire des rondes" dans le quartier, "ils observent, analysent", c’est l’impression que j’avais.

Quelle idiote j’étais... Des douaniers habitent à côté des parents du "meurtrier présumé" dans une rue en cul de sac.

"L’individu" était en vacances à Bitche, chez ses parents, pendant une semaine quelques jours avant l’enlèvement de Karine, et personne n’a dénoncé, ni pensé que la voiture concernée sortait d’un bon quartier.

Lorsque je parle ainsi, on m’accuse de "cracher ma haine", quelle hérésie. Quand on regarde à droite et à gauche, on voit beaucoup de haine, entre collègues de travail, parfois entre voisins, ou au sein de certaines familles... Mais on vous reprochera d’avoir de la haine pour le criminel de votre enfant, et ce, quelques semaines après son assassinat monstrueux.

Demander des explications, vouloir connaître les faits, chercher à comprendre le "pourquoi elle" alors qu’il n’y a aucune raison, demander une juste punition pour l’auteur de tout ce gâchis, car ce n’est pas une vie, mais plusieurs vies détruites, n’est pas un syndrome de haine mais de parent de Victimes, saine de corps... et d’esprit !

Saine de corps... Sept mois sont passés, et pour Karine je veux rester la mère qu’elle voulait voir et aimer. Dans la glace, physiquement et de loin, je suis presque comme avant, comment est-ce possible ? Alors qu’à l’intérieur je me sens vide, arrachée, piétinée.

Me posant les mêmes questions toute la journée, arrivant souvent à parler de Karine comme s’il s’agissait d’une autre affaire, ayant l’impression qu’elle va arriver bientôt, un "salut Maman" derrière la porte, alors que l’on sait qu’il n’en est rien. Alors pour l’esprit... ?

Sept mois je disais, mais non c’était hier ! Hier où l’on venait me dire sur la tombe de ma fille, 5 jours après la cérémonie religieuse, "mais vous savez ...

La Famille de Karine

 


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