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Meurtre de Karine : reconstitution en septembre
mise en ligne le samedi 25 mai 2002

Stéphane Krauth et Péroline Garino sont considérés comme aptes à se présenter devant la justice selon les psychiatres. Les expertises des deux protagonistes de l’affaire Karine ont été adressées au juge d’instruction de Sarreguemines cette semaine. Et une reconstitution aura lieu en septembre.


Ni Péroline Garino, ni Stéphane Krauth ne souffrent de pathologies mentales susceptibles de les soustraire à une sanction pénale. C’est ce qui ressort des expertises psychiatriques transmises ces jours-ci au juge d’instruction de Sarreguemines, Vincent Raffray, en charge de l’affaire de la jeune Karine, disparue le 22 juillet 2001 à Bitche et retrouvée morte en forêt de Mouterhouse. Les rapports des psychiatres parisiens Serge Bornstein et Daniel Sagury font néanmoins état de plusieurs désordres comportementaux chez les deux principaux protagonistes du dossier.

Concernant Stéphane Krauth, mis en examen pour "meurtre accompagné, suivi, ou précédé de viol", actuellement écroué, les conclusions des médecins révèlent qu’il n’est "pas irresponsable" et que l’infraction qui lui est reprochée "n’est pas relation avec une anomalie mentale". Néanmoins, les experts auraient décelé chez lui une "immaturité", un "détachement affectif lié aux particularités de son histoire qui lui occasionne une souffrance identitaire" ainsi qu’une "organisation psychique complexe". Pour autant, "il n’était pas atteint au moment des faits de troubles psychiques ou neuropsychiques ayant altéré ou aboli son discernement", souligne les psychiatres.

"Comportements psychopathiques"

Ceux-ci relèvent encore que Stéphane Krauth devrait faire l’objet d’une psychothérapie lourde et qu’il souffre de "comportements ou de démarches psychopathiques". Ils ajoutent que "ces conduites psychopathiques s’inscrivent sur un fond d’égotisme". Cependant, Krauth ne manifesterait pas "d’état dangereux au sens psychiatrique du terme" qui, selon la loi de 1990, devrait entraîner son internement. Analysant les attaches sentimentales de Stéphane avec la compagne et mère de son enfant, Péroline, les experts pointent une "relation complexe fondée sur le sentiment d’une communauté de destins, des relations en miroir sur coloration sadomasochiste fonctionnant sur un mouvement d’emprise de l’un sur l’autre".

Les psychiatres notent également que "tous deux étaient bien trop immatures et bien trop déséquilibrés pour mener le projet familial réparateur dont ils croyaient partager les illusions". Enfin, leur relation aurait été "marquée par un certain nombre de traits communs", tels que les abandons familiaux qu’ils ont subis durant leur enfance. Comme son concubin, Péroline Garino a, en effet, vécu des traumatismes précoces. Quoi qu’il en soit, les experts n’auraient pas repéré chez elle "d’anomalies mentales" permettant de la dispenser d’éventuelles sanctions pénales.

Sans surprise

A la vue de ces résultats, les avocats de Stéphane Krauth, Dominique Boh-Petit et Martial Gagneux, ont déclaré hier qu’ils se réservaient "la possibilité de demander une contre-expertise". Ils ont dix jours pour actionner la procédure. De son côté, Me Boh-Petit a affirmé que, "comme d’habitude, ces conclusions sont sans surprises" et que, "comme dans toutes les affaires, la responsabilité pénale des sujets est engagée systématiquement quand bien même des troubles avérés auraient été décelés comme en l’espèce par les experts".

Par ailleurs, le juge d’instruction a reçu des rapports d’expertises techniques concernant, notamment, les circonstances de l’accident. Les différentes parties devraient prendre connaissance de ces épais documents dans les jours à venir. Courant juin, d’autres investigations devraient être entreprises. Vincent Raffray aurait d’ores et déjà décidé d’auditionner à nouveau, et rapidement, Stéphane Krauth et Péroline Garino sur les derniers éléments de l’instruction enregistrés. Le magistrat prévoirait enfin de reporter à septembre la reconstitution envisagée un temps pour le mois de juillet sans écarter pour autant la possibilité de transports d’ici là en forêt de Mouterhouse où fut découvert le cadavre calciné de Karine.

 

Thierry FEDRIGO et Stéphane MAZZUCOTELLI
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