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Karine : le face à face tant attendu
mise en ligne le vendredi 17 août 2001

Après avoir été entendus séparément mardi par le juge Raffray, Stéphane Krauth et sa compagne Péroline seront confrontés ce matin au tribunal de Sarreguemines. Bien des éclaircissements sont attendus à partir des déclarations des deux concubins et la mise en examen de Krauth pourrait être requalifiée en "viol et meurtre".


Stéphane Krauth et sa compagne Péroline, qui ont été entendus séparément mardi dernier par le juge d’instruction Vincent Raffray, vont être confrontés ce matin au tribunal de Sarreguemines. A partir de 9 h 00, le magistrat devra tenter de démêler le vrai du faux dans les déclarations contradictoires faites par les deux concubins, qui ne se sont plus vus depuis la garde à vue de Stéphane à Mulhouse, le 31 juillet, dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Karine à Bitche.

Entendue à plusieurs reprises en tant que témoin, Péroline a affirmé que Stéphane Krauth lui aurait confié que "Karine était toujours vivante quand il l’a embarquée", qu’elle "pense qu’il l’a violée" et qu’il "aurait ensuite étranglé la fille". La jeune mère n’a pas varié dans ses déclarations depuis sa dernière audition, mardi, par le juge Raffray, et se dit "consciente de la portée de ses accusations", selon son avocate Me Frédérique Loescher. Quant à Stéphane Krauth, s’il n’a été entendu mardi que sur sa personnalité, il avait néanmoins "chargé" sa concubine le jeudi 9 août, affirmant que Péroline était revenue avec lui sur les lieux pour "faire disparaître les traces".

Réquisitoire supplétif

Difficile, en l’état, de juxtaposer les versions de Krauth et de son amie. D’autant que les rapports d’expertise médico-légales n’ont pas encore été versés au dossier et que certains détails troublants restent à éclaircir, comme la description très précise faite par Péroline des effets vestimentaires de Karine. Ou encore les raisons qui auraient poussé la jeune mère à écrire à Stéphane une lettre d’amour, au moment même où elle s’apprêtait à l’accuser devant le juge...

Un nouveau pas judiciaire devrait pourtant emmener les deux protagonistes sur le fond du dossier. En effet, la mise en examen de Stéphane Krauth pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" pourrait être requalifiée ce matin par le juge Raffray en "viol et meurtre". Cette requalification interviendrait après la délivrance d’un réquisitoire supplétif par le parquet en début de semaine. "Ce réquisitoire supplétif pour viol et meurtre est une précaution normale pour que Stéphane Krauth puisse être entendu, mais il n’y a pas plus d’éléments pour le moment", précisait, hier, le procureur-adjoint de la République Roger Marot. "Pour ne pas aboutir à un vice de procédure, Krauth ne peut être interrogé sur ces faits que s’il est mis en examen. Cela ne veut pas forcément dire que la vérité est là".

Épreuve de vérité

Pour Me Roger Wourms, avocat de la famille de Karine, si ce réquisitoire supplétif a été délivré, c’est que "le Parquet estime que les déclarations de Péroline sont suffisamment sérieuses et circonstanciées". Selon lui, "cette confrontation sera d’une extrême importance. Je pense que Krauth ne restera pas insensible devant les dires de la mère de son enfant". Un point de vue que rejoint Me Loescher, qui "ne peut s’empêcher d’espérer qu’une once de vérité sortira de cette confrontation".

L’avocat de Stéphane Krauth, Me Gagneux, refusait hier soir "de se livrer à quelque pronostic que ce soit". Ayant passé l’après-midi avec son client, il a affirmé qu’il "est clair et constant dans ses déclarations, et ne varie pas d’un iota".

Alors que les deux concubins campent sur leurs positions, la confrontation d’aujourd’hui apparaît donc comme une épreuve de vérité. "Ce qui importe, ce ne sont pas les qualifications intermédiaires de chefs de mise en examen, mais bien celle qui en ressortira au final, ainsi que la juridiction qui sera compétente pour juger le dossier", résumait Me Gagneux. La journée d’aujourd’hui promet, assurément, d’être bien longue pour tous les protagonistes.

 

Matthieu KEDZIERSKI
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