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Péroline : nouvelle audition et nouveau revirement !
mise en ligne le mardi 21 août 2001

Entendue par le juge Vincent Raffray, hier après-midi, la compagne de Stéphane Krauth a renouvelé ses accusations de viol sur Karine à son encontre. La jeune femme met ses revirements successifs sur le compte de la peur que lui inspirerait son compagnon. Une seconde confrontation se dessine.


Plus que jamais, les liens qui unissent Péroline à Stéphane Krauth semblent au coeur de l’énigme de la fin tragique de Karine Schaaff, le dimanche 22 juillet à Bitche. Loin de clarifier le dossier, chaque jour qui passe semble obscurcir un peu plus un tableau déjà passablement embrouillé. Non seulement la confrontation de vendredi dernier n’a pas levé les nombreuses zones d’ombre sur les circonstances de la mort de Karine, mais l’audition d’hier constitue une nouvelle volte-face de la part de l’ancienne compagne de Stéphane Krauth. Péroline avait déjà évoqué ce sentiment ambivalent d’amour et de crainte éprouvé à l’égard du père de sa petite fille Léa. Depuis quelques jours déjà, c’est bien la crainte de son ancien ami qui semble lui inspirer tout ou partie de ses déclarations.

Hier, à la demande de son avocate Me Frédérique Loescher-Lorioz, Péroline a été à nouveau entendue par le juge d’instruction Vincent Raffray, au palais de justice de Sarreguemines. Une demi-heure d’une audition, qui semble-t-il, n’a guère apporté d’éléments supplémentaires sur le fond de l’instruction. Si ce n’est - et c’est peut-être là l’essentiel -, la confirmation de la grande instabilité de la jeune maman. Cette immaturité se mesure à l’aune de l’extrême fragilité de ses déclarations. C’est qu’une fois de plus Péroline a contredit partiellement ses allégations faites vendredi dans le bureau du magistrat instructeur.

"Ubuesque"

Selon son conseil, Me Frédérique Loescher, "Péroline a déclaré que Stéphane lui aurait confié avoir violé Karine, le dimanche de sa disparition".

"Le soir de son retour à Mulhouse, Stéphane Krauth (lui) aurait tout d’abord expliqué avoir eu un accident au cours duquel il avait tué une fille. Il était alors dans un état d’ivresse avancé. Il s’inquiétait tout de même d’avoir éventuellement laissé des empreintes sur le corps et aurait dit : "Il faut que j’y retourne"".

Inquiète de l’état de son ami, Péroline n’aurait pas voulu le laisser revenir seul à Bitche. Ce qui expliquerait, d’après elle, qu’elle se serait retrouvée à ses côtés dans la forêt de Mouterhouse, tandis que Stéphane Krauth tentait de brûler le corps de Karine.

Stéphane n’aurait avoué le viol à sa compagne que le lendemain. Il lui aurait alors confié "avoir fait exprès de provoquer l’accident pour l’intercepter, avec l’intention de la violer".

Un nouveau revirement que tente d’expliquer son avocate : "Ces aveux résulteraient du choc provoqué par la confrontation de vendredi. Depuis, Péroline aurait pris conscience de la gravité des faits. Elle m’a dit qu’elle culpabilisait, se sentait même responsable du viol. Qu’elle n’était pas fière. Qu’une sorte d’instinct de conservation la bloquait et qu’il était difficile d’admettre qu’elle vivait avec un violeur, mais que tout cela était impossible à garder".

Un énième rebondissement que Me Martial Gagneux, l’avocat de Stéphane Krauth, minimise : "Comment peut-on lui accorder encore une once de crédit... Cela devient ubuesque, consternant et sans surprise. Je suis perplexe quant à sa santé mentale. Néanmoins, nous allons sans doute nous diriger vers une nouvelle confrontation".

En attendant les conclusions du rapport d’autopsie, et des analyses en cours - concernant notamment la découverte des préservatifs sur les lieux du drame et les résidus de gaz lacrymogène prélevé sur la selle du vélo de Karine - le juge Vincent Raffray met les bouchées doubles. Outre Péroline, le magistrat a auditionné hier Sébastien, initialement mis en cause par Stéphane Krauth, puis disculpé. Une audition qui s’inscrit dans le cadre normal de la procédure, l’intéressé ayant été hospitalisé au lendemain de sa garde à vue.

 

Thierry FEDRIGO, Xavier BROUET
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