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Retour sur les lieux de la disparition de Karine
mise en ligne le jeudi 13 juin 2002

Le juge d’instruction, le procureur de la République, les avocats et les témoins de l’affaire Karine ont tous rejoint hier la zone industrielle de Bitche où la jeune lycéenne a disparu en juillet 2001. Objectif : mieux comprendre comment la voiture de Stéphane Krauth a percuté le vélo de l’adolescente.


Il est 17 h 30 aux abords de la zone industrielle de Bitche et le va-et-vient des voitures de gendarmerie est incessant. Un cordon d’hommes en bleu filtre strictement l’entrée sur la zone. Comme un an auparavant, les enquêteurs, le juge d’instruction Vincent Raffray, le procureur de la République François Jurdey ainsi que les avocats essaient de comprendre dans quelles circonstances la jeune Karine a été percutée avec son vélo par la voiture de Stéphane Krauth, sur la petite route menant à un hameau coincé entre la zone industrielle et le camp militaire.

Hier, ils ont même convié à Bitche des témoins de l’affaire qui a secoué la petite cité à l’été 2001. Tout le monde s’est rendu à l’endroit même où des traces de pneus avaient marqué le sol et où la Mazda blanche avait fait demi-tour pour quitter à la hâte la zone le 22 juillet dernier. Une même Mazda blanche a même été utilisée hier sur place. Ce transport de justice visait à préparer la reconstitution qui doit avoir lieu prochainement... en présence de Stéphane Krauth, aujourd’hui mis en examen pour meurtre accompagné, précédé ou suivi de viol.

Pour l’heure, le principal suspect n’a pas quitté sa cellule. Vincent Raffray, magistrat instructeur, veut procéder étape par étape, le dossier étant particulièrement complexe et sensible. D’abord, il veut connaître la vérité sur ce qui s’est réellement passé sur la zone industrielle avant de se pencher plus précisément sur les lieux où le corps de Karine a été retrouvé en partie calciné le 2 août 2001, en forêt de Mouterhouse, quelques kilomètres plus loin.

Ces dernières semaines, le juge a rassemblé des éléments qui lui permettent de mettre en cause sérieusement la thèse de l’accident défendue par Stéphane Krauth. Des témoins, convoqués hier sur les lieux, disent avoir vu une jeune fille dans une voiture blanche, "l’air désemparé." Il y a aussi ces cheveux appartenant à Karine retrouvés sur la banquette arrière alors que le mis en examen a toujours soutenu avoir placé la jeune fille à l’avant.

Bref, avec le déplacement effectué hier à Bitche, le juge redonne un coup d’accélérateur à la procédure. Mais il lui reste à présent à remettre tout en situation au cours de la reconstitution.

 

Stéphane MAZZUCOTELLI
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