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Krauth : la perpétuité
mise en ligne le samedi 23 octobre 2004

Après trois heures de délibéré, la cour d’assises de la Moselle a condamné hier soir Stéphane Krauth, 26 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Les jurés l’ont reconnu coupable d’"enlèvement", "viol" et "séquestration suivie de mort" sur la personne de Karine Schaaff. Accusée de "destruction" et "altération de preuves", Péroline Garino, 22 ans, a été condamnée à trois ans d’emprisonnement ferme, la peine maximale pour ce délit "connexe". Les deux accusés ont été privés de leurs droits civiques, civils et de famille pour une durée respective de 5 et 10 ans. La cour a suivi les réquisitions de l’avocate générale qui avait demandé la peine la plus lourde dans les deux cas.

À l’énoncé du verdict, Stéphane Krauth n’a pas cillé. Il a demandé à quitter la salle sans attendre l’audience sur intérêts civils qui suit traditionnellement le procès pénal. "Je pense qu’il attend d’être seul pour s’effondrer", a confié son avocate, Me Dominique Boh-Petit. Elle et son confrère nancéien, Alexandre Bouthier, ont annoncé immédiatement leur intention de faire appel. "Depuis trois mois tout le monde savait, dans les couloirs du palais, que la perpétuité allait être requise. La pression était énorme. Nous savons désormais que c’est l’opinion publique qui, dans ce pays, prend les réquisitions et dit la loi. Si l’histoire de Stéphane Krauth n’est pas un élément susceptible d’éviter la perpétuité, je ne vois pas dans quelle autre affaire la personnalité de l’accusé pourrait peser. Ne serait-ce que pour ça, ce verdict est un passage obligé pour l’appel".

Péroline Garino, contre laquelle un mandat de dépôt a été décerné au regard du "trouble exceptionnel à l’ordre public", a passé sa première nuit en prison. Prostrée sur son banc, elle est restée impassible à l’énoncé de sa condamnation. Le père de son futur enfant - Péroline, déjà mère de deux enfants, est enceinte de trois mois - a éclaté en sanglots. Me Loscher-Lorioz a laissé entendre elle aussi qu’elle ferait appel, déplorant que ces huit jours d’audience n’aient "pas permis à la cour de faire preuve de discernement". À 20h30, une dizaine de CRS s’emparaient de sa jeune cliente et la conduisaient à la maison d’arrêt.

Le procès en appel interviendra dans un délai de 12 à 18 mois devant la cour d’assises de Nancy, Épinal ou Colmar.


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