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Krauth : l’heure du verdict
mise en ligne le vendredi 22 octobre 2004

À la veille du verdict, chaque avocat avait hier sa petite stratégie en tête. La défense de Stéphane Krauth, qui risque la réclusion criminelle à perpétuité, s’est employée, tout au long de cet interrogatoire sur les faits, à fragiliser le témoignage de Péroline, soulignant ses multiples revirements durant l’instruction de manière à rendre sa parole inaudible. Péroline, qui encourt trois ans d’emprisonnement pour sa participation à la crémation du cadavre de Karine, a cherché de son côté à minimiser son rôle, réduit selon elle à celui d’un simple "porte-bidon"... quitte à se présenter comme la victime d’un ménage à la dérive. Elle aussi joue gros : n’ayant effectué aucun jour de détention provisoire, la moindre peine de prison ferme la conduirait dès ce soir sous les barreaux.

De son côté, l’accusation a produit hier l’effet d’un rouleau compresseur. La chambre de l’instruction - saisie il y a quelques mois par la défense de Stéphane Krauth venue attaquer devant elle l’ordonnance définitive du juge d’instruction - lui a, il est vrai, facilité la tâche en requalifiant les faits de manière redoutable. Peu importe, en définitive, que la collision ayant provoqué la chute du vélo de Karine fût au départ volontaire ou involontaire. Il suffit au ministère public de démontrer que la jeune lycéenne était encore vivante, lorsque Stéphane Krauth l’a embarquée à bord de sa Mazda, pour que les crimes d’"enlèvement et séquestration suivis de mort> soient constitués. Pour ce faire, l’accusation s’appuiera notamment sur de nombreux rapports d’expertise. Les causes du décès, toujours indéterminées, ne changent rien à l’affaire.

Reste le viol, pour lequel il n’existe aucune preuve formelle, faute d’expertise, mais un "faisceau de présomptions" dont l’avocate générale, Madeleine Simoncello, entend pleinement tirer parti, ce matin dans son réquisitoire, pour emporter la conviction des jurés.


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