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L’ADN de... Péroline retrouvée sur les préservatifs
mise en ligne le jeudi 21 février 2002

L’empreinte génétique de... Péroline a pu être mis au jour sur l’un des deux préservatifs retrouvés sur les lieux de la crémation de Karine. ’Plus rien ne permet d’accuser notre client de viol’, ont aussitôt réagi les avocats de Krauth.


Sur ce point au moins, Stéphane Krauth a dit vrai : lui et son amie Péroline ont bien eu une relation sexuelle à l’endroit où le corps de Karine avait été brûlé, dans la nuit du 22 au 23 juillet 2001, en forêt de Mouterhouse, près de Bitche. Telle est la conclusion de l’expertise complémentaire pratiquée sur les deux préservatifs retrouvés sur place. Il y a quelques semaines (RL du 21 décembre 2001), l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) avait confirmé que l’ADN identifié sur le sperme contenu dans le latex correspondait bien à celui de Stéphane Krauth. Restait à déterminer avec qui celui-ci avait pu utiliser les préservatifs. Hier, une source judiciaire révélait que l’empreinte génétique de Péroline avait pu être mise au jour sur l’un des condoms, l’analyse du second étant restée infructueuse. Voilà qui contredit les dernières déclarations de la jeune compagne de Krauth, laquelle avait farouchement nié - après l’avoir un temps évoqué - s’être livré à des ébats dans ce contexte morbide.

"Une fois encore, la science confirme que mon client n’a pas menti", a réagi hier Me Dominique Boh-Petit, l’un des avocats de Stéphane Krauth. "J’ai toujours pensé que quelque chose clochait dans ce dossier. Avec cette expertise, l’incrimination de viol dont fait l’objet mon client prend du plomb dans l’aile", a renchéri son confrère, Me Martial Gagneux, autre conseil du meurtrier présumé de Karine.

"Un rapport dans la voiture" Lors de sa dernière audition devant le magistrat instructeur, le 20 décembre dernier, Krauth avait confirmé avoir eu "un rapport dans la voiture" avec Péroline, lors d’un second transport sur place, au soir du lundi 23 juillet 2001. À bord de sa Mazda 323, le couple était alors revenu dans la forêt pour faire disparaître les indices abandonnés la nuit précédente - les bouteilles d’essence et le sac de la victime -, après la crémation du corps de la malheureuse lycéenne. "Lorsque j’ai revu le cadavre, je me suis senti mal. C’est Péroline qui a allumé le feu", accusait Krauth lors de ce dernier rendez-vous avec le juge. Dans l’attente de nouvelles expertises et, peut-être, d’une nouvelle confrontation entre les deux concubins, la défense de Stéphane Krauth estime que ce nouvel élément est peut-être plus important qu’il y paraît. "L’incrimination de viol se fondait jusqu’ici sur l’utilisation des deux préservatifs et sur les accusations de Péroline [accusant son compagnon d’avoir "violé puis étranglé" Karine]. La première charge est désormais caduque. L’autopsie n’a pas permis de déterminer s’il y avait eu viol ou non. Quant aux déclarations de Péroline, on mesure une nouvelle fois leur degré de fiabilité. Ainsi, la vérité émerge peu à peu. Elle n’est peut-être pas aussi accablante qu’on a bien voulu le dire pour notre client", faisaient valoir hier soir Me Gagneux et Boh-Petit. Sollicitée à plusieurs reprises, Me Frédérique Loescher, avocate de Péroline Garino, n’a pu être jointe.

Demande de remise en liberté rejetée En liberté bien que sous le coup d’un contrôle judiciaire très serré, Péroline est toujours mise en examen pour "modification de l’état des lieux d’un crime en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité". Alors que sa petite fille a été placée dans un centre de la DDASS de la banlieue messine, elle a déclaré à son avocate vouloir "refaire sa vie". Stéphane Krauth, mis en examen pour "meurtre accompagné, précédé ou suivi de viol", est en détention provisoire à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu. Il y a quelques jours, il a rédigé de sa main une demande de remise en liberté adressée au juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Sarreguemines. Dans une ordonnance rendue le 15 février, celui-ci a rejeté cette requête, faisant notamment valoir dans ses attendus que la libération de Stéphane Krauth "serait perçue comme scandaleuse". Le magistrat invoque également "l’émotion et la colère" toujours "réelles", au pays de Bitche, six mois après les faits. "Chaque comparution devant le magistrat instructeur a donné lieu à des manifestations publiques d’agressivité, voire de haine, à l’encontre du mis en examen. [Sa] sécurité ne saurait être assuré en dehors du milieu carcéral", écrit encore le juge des libertés.

"Sa sécurité n’est peut-être pas davantage assurée à l’intérieur", s’est émue Me Boh-Petit, qui vient d’écrire au juge d’instruction et au directeur de la maison d’arrêt pour les informer des "pressions et menaces constantes" dont son client serait victime, de la part de certains de ses codétenus : "Stéphane Krauth est aujourd’hui diabolisé. Si aucune disposition n’est prise, je crains le pire".

 

Nicolas BASTUCK
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