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l’instruction terminée après dix-huit mois d’enquête
mise en ligne le jeudi 6 février 2003

Le juge sarregueminois chargé de ’l’affaire Karine> a notifié, hier, à Stéphane Krauth la fin de son instruction. Après dix-huit mois d’enquête, l’information judiciaire laisse un goût d’inachevé, abandonnant notamment la piste d’un ’deuxième homme> malgré un témoignage formel.


Jusqu’au bout, le juge Raffray a cru pouvoir démontrer que Stéphane Krauth n’était pas seul à bord, ce dimanche 22 juillet 2001 sur la zone artisanale de Bitche, au moment où sa Mazda 323 cabossée percuta le vélo de Karine. Jusqu’au bout, Krauth est resté arc-bouté sur ses positions. "Je vous le redis, c’est un accident et j’étais seul au volant", a-t-il martelé, hier matin, dans le cabinet du magistrat sarregueminois, lequel venait de lui notifier la fin de son instruction.

Reparti sur la piste d’un deuxième homme, le juge avait multiplié les investigations et les auditions, ces dernières semaines. Le magistrat s’est intéressé, en particulier, aux jeunes Bitchois qui, le week-end, ont coutume de se retrouver sur les berges de l’étang d’Haselfurth, proche des lieux de la collision et de la forêt où le cadavre en partie calciné de la jeune lycéenne avait été découvert, le 2 août 2001 sur les indications de Stéphane Krauth. Tout ce que Bitche compte de marginaux ont été approchés, photographiés, parfois interrogés. Car l’enquête bute toujours sur la déposition d’Aloyse N., un ouvrier spécialisé de 39 ans dont le Républicain Lorrain a pu se procurer le témoignage. Voici ce qu’il indiquait aux gendarmes, le 11 septembre 2001 : "Ce dimanche [22 juillet 2001], vers 14h30, j’ai emprunté la route forestière qui rejoint la nationale 62 et qui débouche sur la voie d’accès menant à la zone artisanale (...). Là, j’ai aperçu une voiture arrêtée face à moi. Il s’agissait d’une Mazda blanche. La portière avant droite était ouverte et un individu qui se trouvait à environ 1,50m du véhicule faisait des signes. Il semblait engueuler quelqu’un dans la voiture, certainement le conducteur. Ensuite, l’individu en question est remonté dans le véhicule. Il était vêtu tout en noir et avait les cheveux courts. Le conducteur, lui, semblait se cacher derrière le volant afin de dissimuler son apparence (...). La voiture a démarré assez lentement en direction de Stockbron. Alors, j’ai aperçu à l’arrière une jeune fille d’une vingtaine d’années. Elle avait les cheveux mi-longs et portait une lanière en bandoulière, comme un sac à main. Elle paraissait triste et semblait avoir peur. Elle avait les yeux ouverts et ne m’a fait aucun signe".

Ce témoin nous a confirmé hier toutes ses déclarations. Réinterrogé en décembre dernier par le juge, il avait cru reconnaître dans un jeu de photos le deuxième occupant de la Mazda. Un "Tapissage" - alignement de plusieurs suspects potentiels derrière une glace sans tain - fut alors organisé en sa présence à la gendarmerie de Sarreguemines. "La forme du visage de l’un des types ressemblait à l’homme en noir que j’avais vu près de la Mazda mais il était plus costaud que le vrai. Du coup, je n’étais plus sûr", nous a-t-il déclaré.

C’est la photo de cet homme, un Bitchois actuellement en détention provisoire pour une affaire de viol, que le juge a présenté hier à Stéphane Krauth. "Connais pas...", a simplement répondu ce dernier. "Le juge a la conviction d’un acte volontaire mais depuis dix-huit mois, les preuves font défaut. Pour nous, le dossier confirme qu’il s’agit d’un accident", ont commenté sur les marches du palais de justice ses avocats, Mes Dominique Boh-Petit et Martial Gagneux.

 

Nicolas BASTUCK
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