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Stéphane Krauth maintenu en détention
mise en ligne le mercredi 31 juillet 2002

Le juge des libertés et de la détention de Sarreguemines a prolongé de six mois la détention provisoire de Stéphane Krauth, un an après la découverte du corps de la jeune Karine.


"L’enquête et les actes d’instruction diligentés à ce jour ont permis la réunion de nombreux indices qui, réunis tous ensemble et tous rapprochés les uns aux autres, rendent fortement plausibles les imputations les plus graves faites au mis en examen (...). Attendu qu’en plus, le caractère particulièrement horrible des faits incriminés et la violence du ressentiment qu’ils ont fait naître à l’encontre de la personne soupçonnée font craindre qu’elle puisse être l’objet de représailles incontrôlables,(...) la détention est absolument nécessaire, et même vitale, pour préserver la sécurité de l’intéressé". C’est par ces mots que le président du tribunal de grande instance de Sarreguemines, Nicolas Pacaud, statuant comme juge des libertés et de la détention (JLD), a prolongé hier de six mois la détention provisoire de Stéphane Krauth, un an presque jour pour jour après son arrestation et la découverte du corps de Karine. Depuis la loi renforçant la présomption d’innocence du 15 juin 2000, la durée de la détention provisoire d’une personne mise en examen, dans un dossier criminel, ne peut dépasser un an. Toutefois, cette détention peut être prolongée par une ordonnance motivée du JLD, après un "débat contradictoire" organisé en présence de l’intéressé, du ministère public (procureur) et des avocats de la défense. C’est ce débat qui s’est déroulé hier matin à Sarreguemines. Sans surprise, Stéphane Krauth, mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", "viol ayant entraîné la mort de la victime" et "meurtre précédé d’un viol", a été maintenu en détention.

"Je connais d’avance votre décision mais pour autant, ce débat est très important et ne saurait être de pure forme. Il est ce moment où, de manière plus sereine, et le recul aidant, la justice peut s’interroger sur l’état et l’avancement d’une procédure", a plaidé Me Dominique Boh-Petit. Car pour l’avocat du meurtrier présumé de Karine, "un an d’instruction émaillé d’auditions, de reconstitutions et d’expertises en tout genre n’ont pas permis de démentir formellement la thèse de [son] client". Une thèse que Stéphane Krauth a une nouvelle fois soutenue hier, devant le juge : "J’ai renversé Karine involontairement, c’est un accident. J’ai constaté ensuite qu’elle était morte. J’ai eu peur de la mort et c’est vrai qu’ensuite, j’ai mal agi". Les parties civiles n’étant pas conviées à ces audiences, elles n’ont pu avancer leurs arguments et démonter cette version. Quant au parquet, il s’est contenté de demander "tout simplement" la prolongation de la détention, "compte tenu de la gravité des faits et du trouble à l’ordre public qui en résulte".

"GARDER LA TÊTE FROIDE"

Les avocats de Krauth ont également stigmatisé la "diabolisation" dont Stéphane Krauth serait l’objet en prison, rendant sa détention "infernale". Me Martial Gagneux a évoqué encore la "présomption d’innocence", qui doit s’appliquer "dans tous les cas, même dans ce dossier". Un dossier qu’il "faut lire de manière distanciée et en gardant la tête froide", a martelé Me Boh-Petit. "Ne serait-ce que par respect pour les victimes, trop souvent abandonnées à leur colère et leur chagrin, alors qu’elles sont en droit de connaître l’exactitude des circonstances de la mort de leur enfant". Dès son retour de vacances, début septembre, le juge d’instruction Raffray devrait confronter Stéphane Krauth, son ex-concubine Péroline Garino et l’ami qui le met en cause. Une reconstitution en forêt de Mouterhouse pourrait aussi être organisée. Le 2 août 2001, la dépouille en partie calcinée de Karine y avait été découverte, sur les indications de Krauth qui venait d’être mis en examen.

 

Matthieu KEDZIERSKI, Nicolas BASTUCK
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