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L’agresseur aurait utilisé un gaz paralysant
mise en ligne le mercredi 1er août 2001

Des traces de gaz paralysant ont été trouvées à l’endroit où Karine, la lycéenne de Bitche, a disparu le 22 juillet. Ce nouvel élément, révélé par les analyses de la police scientifique, accrédite la thèse de l’agression.


Suite à l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Sarreguemines pour "enlèvement et séquestration", les investigations autour de la mystérieuse disparition de Karine ont franchi un pas. Jeudi dernier, l’IRCGN (Institut de recherche criminelle la gendarmerie nationale) de Rosny-sous-Bois réalisant des prélèvements plus poussés à l’endroit où a été retrouvé le VTT accidenté de la lycéenne de 17 ans, aurait décelé la présence d’une substance qui pourrait être un gaz, paralysant ou lacrymogène, aux abords de la route. Cet élément nouveau accréditerait la thèse, sinon d’un rapt, du moins d’une agression. Et ce, sachant que la jeune Karine ne transportait apparemment pas de bombe d’autodéfense sur elle lorsqu’elle partait en promenade.

Cet indice apparaît à l’instant où l’enquête entre dans une deuxième phase. "Dans ce genre d’affaire, la première semaine est généralement consacrée à ratisser le terrain en déployant d’imposants moyens" a expliqué hier le commandant Mugelé. Chargé des relations avec la presse, l’officier a ensuite indiqué que la "seconde phase s’inscrivait plutôt dans la durée". "Il s’agit", a-t-il précisé, "d’une phase d’enquête approfondie. Quarante enquêteurs de la région Alsace-Lorraine, provenant principalement d’unités de recherche, forment une cellule scindée en plusieurs sous-directions d’enquête."

Placées sous le commandement d’un lieutenant de la section des recherches de Metz, qui sera bientôt relayé par un capitaine, ces équipes restreintes permettent d’orienter les recherches dans différentes directions. "Chacune d’entre elles est chargée d’étudier une hypothèse", indique le commandant Mugelé. "Par exemple, l’hypothèse de l’accident, l’hypothèse de l’agression..." Le groupe de recherche, installé dans les murs de l’Escadron de gendarmerie mobile de Sarreguemines, a également été renforcé par une cellule "Anacrim". Un outil informatique destiné à tisser des liens entre les véhicules et les personnes à travers toute la France.

"Refermer des portes"

"La cellule travaille sur toutes les pistes", souligne le commandant. "Nous comptons dans la cellule un policier de liaison allemand. Son rôle est de transmettre des informations à la police allemande. Pour l’instant, ils n’ont rien mis en place de leur côté, si ce n’est une surveillance dans le cadre normal de leur service. Mais ils pourraient le faire très vite si nous avions une piste menant en Allemagne." La mission du dispositif est ainsi "de refermer les portes les unes après les autres".

Mais, pour l’heure, rien ne filtre de l’enquête. Le juge d’instruction, Vincent Raffray du tribunal de grande instance de Sarreguemines, à qui a été confiée l’instruction du dossier, reste muet. De même que le procureur de la République, François Jurdey. Et pour cause, ce dernier est parti en congés, hier. Le procureur adjoint Roger Marot, revenu de vacances lundi, a pris le relais dans l’affaire "Karine".

Approfondir les témoignages

Les parents de Karine ont, eux, plaçé tous leurs espoirs dans ce nouveau dispositif. Epuisés, ils sont toujours suivis par une psychologue de l’association "Proximité". "Nous avons un contact journalier avec elle. Elle est même venue samedi et dimanche".

A Bitche, la mobilisation demeure très forte. Lundi, des bénévoles ont survolé le Pays de Bitche en ULM, pour prospecter le secteur au delà de l’espace exploré la semaine dernière par les équipes de recherche. Le frère de Karine, Fabrice, continue de son côté à multiplier les contacts avec des entreprises ou des administrations susceptibles de diffuser le portrait de la lycéenne. "Il a pris l’organisation en main depuis le début", expliquent ses parents. "Une dizaine de jeunes l’aident dans ses démarches au quotidien avec deux ou trois voitures". Mais d’autres actions concrètes sont également organisées. Ainsi, avant-hier, les amis de Karine ont prospecté des blockhaus et des ruines dans la région. Toujours sans résultat.

 

Thierry FEDRIGO, Matthieu KEDZIERSKI
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