Equation à plusieurs inconnues, la disparition de Karine devrait aborder la semaine prochaine un nouveau tournant. Mardi, Stéphane Krauth sera entendu sur sa personnalité. Le juge d’instruction tentera de percer la nature du jeune homme dont les déclarations successives laissent flotter de nombreuses incertitudes sur les conditions du décès de l’adolescente de Bitche. La journée de vendredi éclairera peut-être d’une lumière plus crue ces circonstances avec la confrontation de Stéphane Krauth et de sa concubine. Péroline qui a avoué avoir reçu les confidences de son compagnon peu de temps avant son interpellation, devra les répéter en sa présence. Stéphane Krauth campera-t-il sur ses positions ? Maintiendra-t-il sa version de l’accident qui tourne mal face aux témoignages accablants, non seulement de son amie, mais également de son copain d’hier, Sébastien S. ? Ce dernier, impliqué par Stéphane Krauth lors de son audition par les gendarmes de Mulhouse, puis disculpé, semble avoir livré des détails sur des projets échafaudés par Krauth quelques jours avant la disparition de Karine. Sébastien S. a ainsi affirmé dans sa déposition aux gendarmes : "Deux jours plus tôt, en me raccompagnant chez moi, il (Stéphane Krauth : ndlr) m’avait dit qu’il comptait agresser une fille avec une bombe lacrymogène, qu’il voulait la carotter, c’est-à-dire lui prendre son argent, se la faire, c’est-à-dire la violer."

"Il frapperait la fille si elle se défendait"

Dans ses révélations, Sébastien S. a également indiqué que "d’ailleurs, le soir même dans la voiture (le samedi 21 juillet), lorsqu’il m’a raccompagné, il m’a montré une barre pour démonter les roues de voiture et a précisé qu’il frapperait la fille si elle se défendait". Une charge qui soulève la question cruciale d’une éventuelle préméditation. Stéphane Krauth avait-il des intentions cachées ? La mère de sa fille le prétend en tout cas elle aussi. Vendredi, elle décrivait dans nos colonnes la composition d’un paquetage que son ami aurait embarqué dans sa Mazda 323 avant son retour à Bitche : une bombe lacrymogène, une pelle et un électrochoc.

Péroline précise encore que Stéphane Krauth lui aurait emprunté "une paire de baskets noires pour qu’on ne reconnaisse pas ses pas". Que dire aussi des raisons qui poussent Stéphane Krauth à passer la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juillet sur un parking situé sur la route de Haspelschiedt à absorber de la bière et à fumer du cannabis, alors que chez lui l’attendent Péroline et son bébé ? "J’ai écouté de la musique. Je suis resté comme ça, sans dormir, jusqu’au dimanche 22 juillet à 11 heures", dit-il. Etait-t-il seul ? A-t-il cogité ? Et si oui, sur quoi ? Bien des réponses sont attendues.