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LETTRE OUVERTE
mise en ligne le mercredi 28 mars 2007

"Début février j‘ai reçu un courrier d’un parent de Victimes me demandant de cosigner une lettre ouverte adressée aux députés. Je suis sa démarche et cosigne. Mais ce courrier me donne l’idée d’en écrire un différent, d’un humour amer... (C’est un courrier à titre personnel, il n’engage pas l’association !)

Je l’ai d’abord envoyé à un autre parent de victime et à un membre de notre comité qui vérifient que mes textes seront compris de tous. (Il est vrai que les lettres peuvent paraître ‘claires’ pour nous qui sommes directement concernés ; mais pour les personnes extérieures, une précision ou un ajout peut parfois s’avérer utile !). Celui corrigé par un membre de notre comité est intéressant. Il garde l’idée principale, mais il est devenu ironique, trop doux pour moi, mais très bien pour être adressé à l’en-tête associative ! E.S."


Mesdames, Messieurs les Députés,

Vous allez bientôt entériner un article de loi énonçant que nul ne peut être condamné à la peine de mort.

Je vous propose de méditer, un instant, le texte suivant avant que vous preniez la lourde responsabilité de décider pour tous les Français.

Lorsque j’étais petite fille, je rêvais de l’an 2000... Mais vous votez régulièrement des lois, qui a bien regardé de près, me font dire que plus il y a de lois votées, plus le pays va à la dérive ! Alors, je prépare ce panneau qui, si l’on continue, fera foi en l’an... 2020.

Aujourd’hui encore des magistrats et des jurés sont jugés comme des personnes immorales dès qu’ils prononcent des peines d’emprisonnement lourdes ! (Ne parlons pas des familles de Victimes qui sont comparées à des tortionnaires lorsqu’elles osent réclamer des sanctions proportionnelles aux crimes commis). Actuellement, des membres de jurys subissent de sérieuses pressions ; on leur fait comprendre qu’ils seront montrés du doigt, s’ils persistent à infliger à de pauvres condamnés des peines à la hauteur de leurs crimes !

Mesdames et Messieurs, comprenez bien ce message !

« Si vous voulez être des honnêtes citoyens, soyez gentil ! Barricadez-vous dans vos maisons ! Soyez prisonniers de vos murs et de votre bonne morale ! Evitez d’être au mauvais moment, au mauvais endroit, pour ne pas perturber un brave délinquant, surpris par votre passage innocent, à devenir un agresseur ! Ce dernier, considéré par la société comme une personne « malade », a droit à la compréhension et à la compassion des Français pour continuer à vivre au grand air, sans avoir à subir la pression de personnes hostiles à sa liberté ! Je suis invité à payer gentiment mes impôts à l’Etat et non pas pour demander à ce même Etat à être respecté et protégé, moi et ma famille ! Aujourd’hui, dès que vous sortez dans la rue, vous prenez un risque certain, mais, ne dit-on pas : -la Vie, c’est prendre des risques- ! »

Ma fille, Karine, a été condamnée à la Peine de Mort, le 22 juillet 2001, à une peine de mort ‘en quelque sorte légale’, puisqu’elle n’était pas prononcée par un jury, mais par un être pervers et monstrueux qui l’a enlevée, armé d’une bombe lacrymogène, et d’un électrochoc. Il l’a séquestrée, violée, assassinée et brûlée, sans la connaître ! C’est, à mon avis, une peine de mort brutale, sans jugement et sans l’aide d’un avocat ! En... 2020, sera-t-on réduit à dire : « la Victime a commis un délit, elle était au mauvais endroit, au mauvais moment ! »

Lorsque j’étais petite fille, je rêvais de l’an 2000... L’approche de l’an... 2020 fera-t-il rêver nos petites filles ! ? ...Ou allons-nous les livrer à des cauchemars qu’elles n’oublierons jamais ? Merci à tous d’avoir pris la peine de parcourir ce texte et soyez assurés, mesdames et messieurs les députés, de mes respectueuses mais douloureuses salutations.

 

Edith SCHAAFF
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