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Le témoignage accablant de Péroline contre Krauth
mise en ligne le jeudi 16 février 2006

Stéphane Krauth et Péroline Garino se sont retrouvés hier après-midi devant la cour d’assises à Nancy. Péroline assure que l’accusé lui a dit avoir étranglé Karine.


Tout le monde attendait le témoignage de Péroline, l’ancienne concubine de Stéphane Krauth. Elle finira sa déposition, deux heures plus tard, en larmes. Mais son témoignage enfoncera un peu plus Stéphane Krauth. Celui-ci venait de passer près de trois heures à s’expliquer très laborieusement sur les faits. Sa version n’a pas changé. La collision avec le vélo de Karine Schaaff est involontaire. Craignant pour son assurance de voiture, il sort de sa Mazda avec une bombe de gaz lacrymogène, il en asperge l’adolescente. "J’ai alors vu que son état était grave, elle avait des spasmes et les yeux révulsés", explique-t-il. Il la hisse dans sa voiture, referme la portière sans se rendre compte que le sac à dos de Karine reste coincé à l’extérieur. Paniqué, il décide de la conduire à l’hôpital de Haguenau, distant de 40 km alors que celui de Bitche est tout proche.

Sur la route, il entend un bruit. Il s’arrête sur le bas-côté et voit que Karine a les paupières et les lèvres bleues. "Selon vous, elle est morte étranglée par les lanières de son sac à dos ?", questionne la présidente. "Peut-être. C’est vrai que j’ai émis aussi des hypothèses sur sa mort. J’ai pensé qu’elle avait pu mourir au moment de l’accident. Je ne sais pas de quoi elle est morte. En tous les cas, elle est morte au bout de dix minutes", répond l’accusé. Il conduit le corps dans la forêt, le cache et repart. C’est en le traînant que les baskets à lacets et le pantalon de Karine s’enlèvent totalement, assure Stéphane Krauth. Le soir même, Péroline et lui reviennent sur place pour brûler le corps. Ils reviendront le lendemain soir pour récupérer les bouteilles d’essence oubliées et des perles du sac à dos de Karine. Ils auront un rapport sexuel près du corps partiellement brûlé. "Qui a mis le feu au corps ?", interroge la présidente. "Péroline."

"Je l’ai tuée"

La même question posée à Péroline Garino renverra la responsabilité de la crémation à l’accusé. "C’est lui qui a mis le feu. Je lui ai tendu les bouteilles d’essence", affirme la jeune femme. "Vous avez beaucoup divergé dans vos dépositions. Quelle est la bonne ?", s’inquiète Me Welzer, le conseil de la famille Schaaff. "Il y a des phrases dont je me souviens parfaitement bien. Stéphane m’a dit qu’il avait parlé à Karine dans la voiture. Il lui a demandé son âge. Elle l’a supplié de la ramener chez elle. Il m’a dit aussi Je ne sais pas ce que j’ai fait. Je l’ai tuée, je l’ai tuée, je l’ai étranglée, je suis sûre qu’il m’a dit cela. Il ne m’a jamais avoué qu’il avait utilisé une bombe de gaz lacrymogène. Il ne m’a pas dit qu’il l’avait violée. Mais une fois dans la forêt, lorsque j’ai vu le bas du corps dénudé, je l’ai compris". Autant d’accusations que Stéphane Krauth dément parfois avec prudence. "Avez-vous dit à Péroline je l’ai tuée ?", demande la présidente. "Je ne sais pas. Je ne peux pas le confirmer", dit-il. Presque un demi-aveu.

 

M.-O.N.
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